[rp] Evacuation et fermeture de l'ambassade orléanaise

[Dans la soirée du 14 juin 1456, quelques heures avant l'arrivée des Bretons]

La Chambellan se plaqua une main sur la bouche pour que le Sans-Nom n'entre pas en elle tandis qu'elle baillait. Des heures passées à parler avec la Duchesse ... Heures au terme desquelles elles avaient décidé, d'un commun accord, de faire évacuer l'ambassade orléanaise pour question de sécurité.
Justine traversait les couloirs d'un pas rapide, tous ces gestes et toutes ses paroles parfaitement calculés pour n'effrayer personne mais pour que personne ne traîne non plus. Elle donnait des ordres à droite, à gauche, les pages devaient savoir qui ils devaient aller prévenir et dans quelle ambassade.
La blésoise avait une liste de qui était présent et de qui ne l'était pas mais elle préférait quand même qu'un page vérifie dans chaque ambassade s'il y avait quelqu'un et de, s'il une personne était présente, lui ordonner de prendre ses cliques et ses claques et de venir dans l'entrée.
Une seule ambassade resterait sans page, l'ambassade bretonne. Avant de partir, la Chambellan y irait elle-même.

La Chambellan avait ordonné que toutes les personnes sachant écrire prennent note de ce qu'elle disait. Heureusement, l'ambassade était un des endroits qui regorgeait le plus de scribes et elle n'eut donc qu'à dicter deux fois sa lettre.

Citation :

Aux Diplomates
Au personnel de l'ambassade orléanaise
A tous ceux qui liront cette présente

Par cette présente, moi, Justine d'Alesme, vous annonce la décision prise par la Duchesse d'Orléans, sa Grâce Isadam de Valbois, et par moi-même qui est celle de fermer les portes de l'ambassade pour une durée indéterminée.

En effet, je ne pense pas que vous soyez sans savoir la situation délicate dans laquelle l'Orléanais est en ce moment plongé et, pour éviter que quiconque soit encore présent dans l'ambassade orléanaise si les Bretons viennent à prendre le château, il est nécessaire que l'ambassade soit évacuée au plus vite.

Je demande donc à tous ceux présents dans l'ambassade de prendre leurs affaires dans les plus brefs délais et de rejoindre l'entrée de l'ambassade.
Il en va de notre sécurité à tous !

Fait à Orléans le quatorze juin quatorze cent cinquante six,

Justine d'Alesme
Chambellan d'Orléans

Un seul page restait au côté de la Chambellan, un jeune page blond qui semblait bouleversé par la situation. L'ambassade l'avait recueilli, l'ambassade l'avait vu grandir et pourtant, ce jour-là, il se voyait contrait de la quitter pour une durée indéterminée. Cela lui causait un pincement au coeur mais, sur les talons de la jeune fille, il pénétra dans le bureau du Chambellan.
Justine, quant à elle, regardait ces murs comme si c'était la dernière fois qu'elle les voyait et c'était d'ailleurs peut-être le cas car le lendemain, elle serait au front et, qui sait, peut-être en train de combattre. Elle ramassa ses papiers et les donna au page. Ce dernier aussi lui manquerait mais il faudrait s'y faire et puis, ce n'était peut-être que pour un temps, il ne fallait pas voir le futur si noir. Si l'ambassade fermait ces portes, les bretons n'étaient pas maîtres d'Orléans pour autant. Ha les Bretons ! Elle était impatiente d'en trouver un au bout de sa lame ! Peut-être avait-elle pris soin de leur ambassadeur mais ce n'était pas pour autant qu'elle était et d'accord avec eux et de leur côté.

Le page et la Chambellan revinrent dans l'entrée de l'ambassade. Elle était encore vide, touts ceux qui allaient y venir étaient toujours occupés à ranger leurs affaires, qu'ils soient cuisiniers ou diplomates.
Ils avaient beaucoup à ranger tandis que Justine avait l'habitude d'avoir la plupart des documents importants avec elle et elle n'avait donc pas eu à passer beaucoup de temps à les prendre dans son bureau. D'autant plus que, ayant été préalablement avertie par la Duchesse qu'elles devaient se parler au sujet d'une possible évacuation de l'ambassade, elle avait déjà rassemblé tous ses papiers quelques heures avant.

La jeune femme entendit du bruit dans la cour et sortit.
Loin d'être surprise, elle fût même soulagée de voir ces têtes connues et de les savoir auprès d'elle pour les prochaines heures qui ne s'avéraient pas être des plus faciles.
Elle s'approcha du plus haut gradé.

Lieutenant ? Pensez-vous qu'un fortin sera assez pour accompagner autant d'ambassadeurs ? Sans compter les marmitons, les pages et tout le personnel de l'ambassade.

Sergent, les ordres sont les ordres. Et, n'oubliez pas que nous n'allons pas bien loin. Nous vous escorterons jusqu'au campement. Là, nous verrons comment les diplomates étrangers pourront quitter quitter le territoire orléanais sans dangers.
Par contre, si vous pouviez ordonner aux gardes de nous aider, ce serait bien.

Sergent, sergent. C'était là qu'on voyait que la jeune fille était de l'armée. Elle acquiesça d'un signe de tête et appela le Capitaine de la garde de l'ambassade.

Dites à vos hommes d'obéir au Lieutenant.

Le Capitaine retourna vers ses hommes (et femmes ^^) et la Chambellan retourna vers les premiers pages qui revenaient. Leur mine déconfite en disait long sur ce qu'il s'était passé : personne dans l'ambassade où ils avaient été envoyés.
Justine lança les yeux au Ciel ! Mais que faisait les autres ? Enfin, ce n'était là peut-être qu'un mauvais présentiment mais elle avait l'impression qu'il fallait agir dans l'urgence.
Saleté d'impression ! Saleté d'intuition ! Il fallait laisser le temps aux ambassadeurs, c'était normal. Et puis ! Les bretons n'allait quand même pas attaquer cette nuit ...

[Au moment ou Justine vagabondait dans tous les sens]

Il avait posé sa démission il y a quelques temps déjà, quand il n'arrivait plus à cumuler ses multiples fonctions. Cela n'avait servi à rien de faire le pantin à la chancellerie. Soit on faisait son travail, soit on ne le faisait pas, d'ou la démission. Il avait demandé l'autorisation du Comte Faooeit pour arriver rapidement, récupérer ses affaires et s'en aller fissa. Il n'avait même pas prévenu Juju de son arrivée. C'est dire son empressement de rentrer en Poitou. Non seulement, le travail qui l'attendait était imposant, mais les nouvelles venant de Bretagne et de Touraine n'étaient pas spécialement bonnes. D'ailleurs, le Poitou avait annoncé sa neutralité dans ce conflit, après le coup de couteau donné par le Roy lui même.

Il était en train de ranger ses maigres affaires restées sur place quand...

Toc...toc...toc

Yuan fronça les sourcils et se retourna vers la porte de son bureau qu'il avait laissée ouverte. Un jeune page se tenait devant l'entrée et lui lança un regard interrogateur

Excusez moi m'sieur l'ambassadeur, mais la Chambellan fait savoir à tous les diplomates qu'ils doivent se rendre à l'entrée de la Chancellerie

Yuan fronça les sourcils. Qu'est ce que Juju avait encore trouvé comme bêtise à faire ?

Et peut-on savoir pourquoi mon grand ?

Pour toute réponse, le page lui tendit un parchemin plié. Yuan le prit et commença à lire. Ses yeux parcouraient vite le parchemin. Il savait que les officiers du DR étaient des buses en stratégie militaire et n'égalaient pas ceux de l'ADC, mais tout de même ! Comment les bretons avaient-ils réussi à venir jusqu'ici ?
Il soupira lentement, aucune crainte ne passant sur son visage. Il pourrait se défendre... mais son état de santé était toujours alarmant, et le conflit avec l'Anjou l'avait beaucoup fatigué.
Il répondit au page :

Bien, mène moi là ou il faut

Ils déambulèrent ainsi et Yuan remarqua une vive tension au sein de la Chancellerie. Avait-il été plongé à ce point dans ses pensées pour ne pas remarquer que la situation avait dégénérée ? Combien de temps était-il resté dans on bureau ? Avant même de connaitre la réponse il fut attiré par une magnifique paire d'yeux verts. Ces mêmes yeux qu'il avait rencontré la première fois sur un terrain de soule. Il s'approcha de Juju et lui prit la main

Bonsoir ma Chambellan adorée. Alors ? Comment vas-tu en ces temps sombres ?
Puis se penchant vers elle, lui glissa au creu de l'oreille
Rassure moi et dis moi que ne comptes pas aller te battre

[hrp : oups ... je vous avais un peu oublié

J'espérai qu'il y aurait plus de réponses mais bon ... merci à ceux qui ont répondu ! Je n'ai pas le temps de faire la suite aujourd'hui et je pars demain mais je vous ferai la suite en retrant, juste pour le plaisir d'écrire ou, pour vous et si ça vous chante, pour le plaisir de lire (enfin, mon écriture n'est pas la meilleure qu'il soit mais bon ...).

J'en profite pour préciser que la fermeture des ambassades est bien effective, ne faites pas venir vos perso ]

Les ambassadeurs affluaient, de plus en plus nombreux. L'inquiétude se lisait sur chaque visage, dans chaque regard. Elle en devenait presque palpable. Justine était aussi tendue que les autres, plus même sûrement. S'il arrivait quoi que ce soit à l'un de ces diplomates, à l'une des personnes présentes, elle s'en sentirait inévitablement responsable.
C'était alors qu'elle remuait ces sombres pensées, qu'une main vint prendre la sienne. Elle se retourna d'un bloc.

Mal ... Très mal ! Nous devrions déjà être partis !

Au bord de l'hystérie ... Elle avait un mauvais pré sentiment. Elle se serait bien blottie dans les bras de Yuan pour qu'il la protège mais elle ne pouvait pas, pas ici. Il fallait qu'elle relève la tête, qu'elle encourage ces gens autour d'elle. Il faudrait qu'elle avance la première, qu'elle donne le pas, qu'elle gère tout ça ! Quelle poise d'être Chambellan parfois !
Elle entendit le murmure de son "fiancé" dans le creux de son oreille et ce fût comme si on lui avait allumé une torche alors qu'elle était dans un couloir sans fenêtres.

Si, je combattrai les Bretons ! Et peut-être plus tôt que tu ne le crois.

Ayant à peine fini sa phrase, elle quitta le grand hall pour le logis de garde.

Quelques minutes plus tard, elle revint dans la pièce qu'elle avait délaissée un peu plus tôt. La Chambellan n'avait que quelques petites choses différentes sur elle alors. Par exemple, les brassards d'archer autour des poignets, le carquois et l'arc dans le dos et l'épée et la dague au côté.

La jeune fille fit appeler tous les pages, vérifia s'ils étaient tous là et leur demanda s'ils avaient tous vérifié qu'il n'y avait plus personne dans les ambassades qu'ils avaient respectivement en charge.
Ayant la certitude que tous, diplomates et personnel, étaient présents, elle fit transporter les malles dans les chariots et, bientôt, le convois prit la route.
Elle avait cherché à toujours être auprès de Yuan et, maintenant, ils marchaient côtes à côtés. Elle avait une main crispée sur sa dague et l'autre, prête à attraper l'arc s'il le fallait. Les Bretons étaient tout proches de la ville, s'ils le désiraient, quelque uns d'entre eux pourraient très bien les attaquer. Inutile de leur parler d'immunité diplomatique, pas après ce qu'il s'était passé quelques jours plus tôt. Tout en pensant cela, inconsciemment, la jeune blésoise se retourna vers la fenêtre de l'ambassade bretonne. Là, un jeune garçon attendait qu'on vienne le délivrer. Les Bretons le reconnaîtrait-il ou bien le prendrait-il pour un orléanais égaré ?

Les craintes de la Chambellan s'avérèrent fausses et le groupe arriva sans encombres au campements des Faucons Orléanais. Là, couchette de fortune et nourriture furent données aux nouveaux arrivants.

Justine regardait vers Orléans et pensa *Le calme avant la tempête ...*

Le soir même, elle mit beaucoup de temps à s'endormir et le lendemain matin, elle fut réveillée par une déclaration horrible.

Le château est tombé ! Le château est tombé !

Sans faire attention ni à sa toilette ni à sa tête, elle se précipita dehors et serra les dents lorsqu'elle vit le drapeau breton là où flottait avant le drapeau d'Orléans ...

[Après la reprise d’Orléans]

Des jours et des jours avaient été passés à remettre l’ambassade en ordre après les vandalismes bretons. Maintenant, à la place du document annonçant la fermeture, il y avait ce document suivant, annonçant lui la réouverture.

Citation :

Aux Diplomates
Au personnel de l'ambassade orléanaise
A tous ceux qui liront cette présente

Par cette présente, moi, Justine d'Alesme, vous annonce la décision prise par la Duchesse d'Orléans, sa Grâce Isadam de Valbois, et par moi-même qui est celle de rouvrir l'ambassade orléanaise.

En effet, il n’y a plus aucunes raisons de vous tenir éloignés de vos bureaux respectifs puisque les Bretons ne sont plus maîtres du duché et qu’ils ne sont plus une menace.

Fait à Orléans le deux août quatorze cent cinquante six,

Justine d'Alesme
Chambellan d'Orléans