Arrivée du nouvel archevêque de Sens

La route depuis la Bourgogne avait été longue et fatigante. Depuis son élection, une semaine auparavant, il avait quitté le palais épiscopal de Nevers pour s'établir dans une demeure un peu plus modeste à Montargis.
A peine installé, il fit de nouveau atteler la voiture pour se rendre à Orléans et saluer le duc.

La voiture épiscopale se présenta devant le château et l'archevêque revit depuis longtemps ce lieu qu'il avait jadis bien connu. On le conduisit tout droit à la salle du trône où il pourrait présenter ses hommage au duc d'Orléans.

Alors qu'il sortait d'un quelconque bureau du château, un valet l'apostropha au sujet d'un visiteur de marque. L'Archevêque de Sens était venu présenter ses hommages au duc d'Orléans.

Remerciant l'intermédiaire chaleureusement, Lexhor se fit conduire en salle du trône où il était attendu.
Il fit son entrée puis invita l'Archevêque à s'asseoir dans un coin de la salle du trône spécialement aménagé pour la réception dans l'intimité.

Bonjour Monseigneur. Je suis ravi de vous revoir. Le temps passe si vite. J'imagine que le chemin a été simple à retrouver pour vous.

Un sourire.

Je vous félicite chaleureusement pour votre récente élection. Que puis-je pour vous?

Un signe de la main. On fait préparer de quoi accompagner la discussion.

Le duc se présenta enfin et Laurent le salua d'un signe de tête respectueux puis lui présenta son anneau épiscopal.
Ils s'installèrent ensuite dans un coin tranquille de la vaste salle et un valet apporta une collation.

Le temps a passé en effet, vous voici aujourd'hui à la tête du duché. Je n'ai pas eu l'occasion de vous en féliciter... Il inclina la tête en signe d'hommage.

Il regarda la grande salle autour de lui. J'avoue que l'impression est étrange de revenir après de si longs mois en Orléans, j'ai l'impression de n'être jamais vraiment parti...
Le but de ma visite n'est que courtois. Je suis venu prendre quelques nouvelles de ce duché qui m'est cher, m'enquérir du bonheur des Orléanais et m'assurer de la place de l'Eglise dans la vie ducale.

Lexhor écoutait Lolotlse avec attention et ne pouvait que comprendre la sensation qu'il avait de ne jamais avoir quitter le duché. La province de naissance reste à jamais dans le coeur d'un homme, même s'il la quitte de part les aléas de la vie.

Un signe de tête en remerciement.

Je vous remercie.

Je dois dire que je vous comprends fort bien. Il est rare qu'un homme se détache de sa province de naissance du point de vue affectif. La vie est ainsi faite qu'il doit parfois la quitter. Mais c'est pour mieux y revenir. Aussi je ne vous dirais pas bienvenue mais plutôt bon retour chez vous.

En ce qui concerne Orléans, je pense que vous avez eu quelques échos tout de même. Les temps sont surtout durs au niveau économiques. Le dieu des mines semblent nous avoir quelque peu abandonné.

Un léger sourire.

Malgré tout nos soins, rien n'y fait, elles nous posent toujours des problèmes. Leur rentabilité s'en ressent et nos finances aussi puisque les mines constituent la première ressource du duché. Encore si nous avions les écus d'antan, nous pourrions les réparer facilement. Mais le serpent se mord la queue et nous n'en avons pas les moyens.
Je serais le plus heureux des hommes si nous arrivions à les remettre d'aplombs. Je suis persuadé que ça réglerait une partie de nos soucis. Avec un meilleur remplissage aussi bien sûr...
Nous pourrions faire bien des choses qui permettraient aux orléanais de souffler un peu. Hélas...

Réfléchissant un peu, le Duc se rendit compte qu'il partait dans des explications longues et pas forcément intéressantes pour un homme d'église.

Bref, nous faisons au mieux, mais ce n'est pas simple. Je ne vais pas vous ennuyer plus avec ça.

Concernant l'église, elle a toujours eu une place importante en Orléans. Mais les choses ont eu souvent du mal à se mettre en place. malentendus, incompréhensions... Mais ce temps est révolu, ou en passe de l'être. L'arrivée de Monseigneur Dariush à la tête de l'évêché fut une véritable bénédiction. Les choses avancent positivement. Il travail dans le bon sens. Il siège à mon conseil privé et fait office d'intermédiaire entre le duché et l'église. Je suis très heureux de la tournure des évènements vous l'aurez compris. Il reste encore du travail bien sûr, mais je ne peux qu'être très optimiste. J'espère qu'il restera longtemps parmi nous...

La gorge sèche il porta une coupe à sa bouche pour boire une ou deux gorgées de vin.

Il est vrai que les question économiques m'ont souvent posé soucis, et je comprends donc que la situation des mines d'Orléans n'est pas au beau fixe... Je suis certains que vous êtes entouré de gens compétents...

Concernant Mgr Dariush, je crois comme vous que son élection a pu apporter un renouveau. Vous pouvez me croire, j'ai oeuvré depuis Rome comme un forçat pour qu'il prenne la succession de Mgr Otto Bismarck, qui est actuellement en Artois où il vient de signer un concordat inespéré, comme quoi ce n'est pas non plus un mauvais homme.
Personnellement, je me réjouis de mon retour à Orléans, après une expérience Bourguignonne des plus agréables. Et j'espère de tout coeur que bous pourrons ensemble construire de grandes et belles choses pour le bonheur des Orléanais et la plus grande Gloire de Dieu le Père.
En effet, dans mon souvenir, Orléans est un duché très pieux, et je ne doute pas de retrouver toute la noblesse et le gouvernement du duché aux festivités prochaines organisées pour la Saint Aignan. Je ne doute pas non plus que le duché sera heureux de s'associer aux divers projets qui seront mis en place par la province de Sens, j'ai déjà dans la tête plusieurs choses, mais je dois en premier lieu reprendre le flambeau que m'a laissé mon prédécesseur.

Mais au fait, arrivez-vous à concilier votre charge de duc et celle de diacre ?

Porte sa coupe à ses lèvres et déguste son vin. Dépose son verre sur la table et se redresse puis joint ses deux mains.

Si l'on vous doit la nomination de Monseigneur Dariush alors je ne peut que vous en remercier chaleureusement.

Au sujet de ce concordat, inespéré n'est pas le terme que j'aurais utilisé mais soit, cela ne relève pas vraiment de ma compétence.

Concernant vos projets et l'implication des diverses institutions orléanaises, vous avez je le pense, du moins je l'espère, bien résumé la situation.

En ce qui me concerne personnellement, il m'est difficile d'assurer les offices dominicaux je dois bien l'avouer. D'autant que je suis en plein déménagement en notre capitale.
Cependant j'officie lors de mariages, baptêmes ou bien cérémonies d'anoblissement.

Je vois... J'ose espérer que le jour où vous rendrez votre couronne de duc, vous pourrez vous investir comme il se doit dans votre charge de diacre. Il ne faut pas oublier que le service de Dieu et de Son Eglise a priorité selon le voeu que vous avez fait le jour de votre intronisation au diaconnat.

Il sourit légèrement à la remarque. Les vieilles rancunes semblaient tout de même tenaces. Mais il fallait faire avec. peut-être que l'Archevêque finirait un jour par être convaincu de la foi et de la dévotion du jeune homme.

Ne vous en faites pas pour ça. Je suis le destin que le seigneur a choisit pour moi. Tout comme Oane. Il a voulut faire de moi un de ses porte paroles après m'avoir poussé à m'investir pour le bien du peuple d'une autre manière. Faites lui confiance. Faites moi confiance. Même si vous pensez que je faillit quelque peu à ma charge de Diacre, je puis vous assurer que j'oeuvre par tous les moyens pour le bien du peuple. Les voies sont multiples.

Un léger sourire ensuite. Puis, pour détendre l'atmosphère...

Et puis qui vous dit que je rendrai un jour ma couronne?

Il ne peut retenir un léger rire.

Je ne doute pas de votre bonne foi, mon frère. Ne négligez simplement pas le service de Dieu...
Depuis que je suis en Orléans, j'en ai vu passer des ducs et des duchesses, je me dis qu'un jour viendra où vous aussi, vous laisserez le trône à plus jeune...

Il sourit de nouveau en écoutant l'Archevêque.

Ne vous en faites pas quand au service de Dieu. Il est présent en mon esprit chaque jour que le Très-Haut fait.

Et en effet il y a des chances que je laisse mon poste un jour. Il n'est bon pour personne de d'accrocher indéfiniment a une quelconque fonction. Il faut savoir céder sa place le moment venu.

C'est fort bien ! Nous aurons je pense l'occasion de nous recroiser. Que la sagesse d'Aristote inspire vos actions !

Laurent salua respectueusement le duc et quitta la salle.